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Rapport Balme sur la liberté académique, 15 octobre 2025

Le 15 octobre, France Universités a dévoilé le rapport « Défendre et promouvoir la liberté académique – Un enjeu mondial, une urgence pour la France et l’Europe » rédigé par Stéphanie Balme, et présenté lors du congrès « Et pourtant, elle tourne ! Que ferait la société sans la science ? ».

Dans ce rapport, la directrice du CERI (Sciences Po) présente 10 propositions :

Retrouvez le texte intégral du rapport ici.

« Face à la dégradation préoccupante de la liberté académique dans le monde, y compris en Europe et en France, cette étude propose des solutions concrètes et des pistes d’innovation institutionnelle à bâtir avec la société civile, afin de faire émerger une véritable culture de la protection de la liberté académique, un droit qui concerne tous les citoyens dans une société démocratique. » (Stéphanie Balme, source : France Universités).

L’Université d’Amsterdam suspend toute collaboration académique avec les Universités israéliennes

La SEMOMM soutient la décision de l’Université d’Amsterdam de suspendre ses collaborations académiques avec les universités israéliennes. La direction de l’université a publié une lettre, le 15 octobre, pour éclairer les raisons d’une telle décision : 

Before the summer, we decided not to initiate any new Horizon Europe research projects with Israeli partners for the time being, pending the investigation into the human rights clause of the EU-Israel Association Agreement. The results of this investigation are in, with firm conclusions. As yet, this has not led to the suspension of the Association Agreement.

We have noted with horror the growing (scientific) evidence that genocide is taking place in Gaza (see, for example, the report from the UN Human Rights Council). In June, we shared this concern with the Minister of Education, Culture and Science and urged him to actively advocate for compliance with international humanitarian law by all parties to the conflict and to speak out against the disproportionate use of force and the deliberate obstruction of humanitarian aid. Unfortunately, we have not yet received a response from the minister.

Now that the consensus is growing that genocide is taking place in Gaza and Israel is failing to respect the fundamental principles of the rule of law, we have asked ourselves to what extent we can collaborate with Israeli institutions at the institutional level – even during this ceasefire. We cannot and do not want to hold Israeli institutions responsible for the actions of the Israeli government. At the same time, Israeli institutions, like Dutch universities, have close ties to their government. And even at this stage, we cannot completely rule out the possibility that collaborative projects may contribute directly or indirectly to human rights violations.

L’Université a donc décidé de ne pas mettre en place de nouvelles collaborations Horizons avec les universités israéliennes, ni toute autre forme de collaboration académique. Ces mesures ont été prises avec conscience des possibles conséquences sur certains membres de la communauté scientifique. L’Université reconnait par ailleurs l’importance des liens individuels avec les étudiant.e.s et chercheur.e.s israéliens, qui sont souvent critiques de leur gouvernement, et qui ne doivent pas être isolées de la communauté académique internationale. 

Pour voir le texte intégral, c’est ici.

 

Appel à contribution : Le peuple sahraoui et ses 50 ans de résistance

Francesco Correale

CNRS – UMR 7324 CITERES, Tours

francesco.correale@cnrs.fr

Enrique Bengochea Tirado

Universidad de Valencia

enrique.bengochea@uv.es

Appel à contribution dans le cadre de la 9e édition des Rencontre des Etudes africaines en France (REAF)

Le 14 novembre 1975, par les « accords de Madrid », le régime franquiste cède le Sahara Occidental au Maroc et à la Mauritanie. Jugés illégaux par de nombreux juristes au regard du droit international (Ruiz Miguel, 2005), ces accords marquent l’abandon, par l’Espagne, du principe d’autodétermination du peuple sahraoui, reconnu par l’Assemblée générale des Nations unies dès 1963. Ils provoquent l’exode d’une grande partie de la population. Le Front Polisario, mouvement nationaliste sahraoui né en 1973, résiste à l’invasion maroco-mauritanienne avec l’appui de l’Algérie. Il ne se limite pas à la lutte armée : il encadre la population civile en fuite, visée par les bombardements au napalm de l’aviation marocaine (Martín Beristain & González Hidalgo, 2012), et l’achemine vers la région de Tindouf, où le Croissant-Rouge algérien organise des camps de fortune.

Longtemps ignoré par les sciences humaines et sociales en France et en Europe, le peuple sahraoui suscite depuis vingt-cinq ans un regain d’intérêt, surtout en Espagne et dans le monde anglo-saxon. Des études analysent son organisation politique (Wilson, 2016), les rapports de genre (Allan, 2019 ; Solana Moreno, 2023), ou sa diaspora en Espagne (Gómez Martín, 2011). Mais en France, il reste absent des projets de recherche (Boulay & Correale, 2018).

Ce panel propose de placer au cœur de la réflexion sa société, son évolution depuis 50 ans, et le cadre juridique de sa résistance. Il s’agit de dépasser l’approche des relations internationales pour interroger les modalités concrètes de résistance, tant sociétales que portées par les élites nationalistes. Nous souhaitons explorer toutes les formes de son engagement pour l’exercice du droit d’autodétermination :

  • De la politique intérieure aux pratiques artistiques ;
  • Des reconfigurations sociales aux rapports au droit international ;
  • De la vie quotidienne dans les camps, dans les territoires occupés ou dans la diaspora (Afrique, Europe, Amérique) aux dynamiques de coopération internationale et aux liens de proximité avec l’Algérie.

Les propositions devront aborder l’un de ces axes, en mettant l’accent sur l’agency politique du peuple sahraoui et sa résilience dans des contextes variés. Les travaux se dérouleront en français et en anglais.

Bibliographie citée

Allan, Joanna (2019). Silenced Resistance: Women, Dictatorships, and Genderwashing in Western Sahara and Equatorial Guinea. Madison, Wisconsin University Press.

Boulay, Sébastien, Correale, Francesco (2018). “Introduction”, in S. Boulay & F. Correale (dir.), Sahara Occidental. Conflit oublié, population en mouvement. Tours, Presses Universitaires François Rabelais.

Gómez Martín, Carmen (2011). La migración saharaui en España. Estrategias de visibilidad en el tercer tiempo del exilio. Londres, Editorial Académica Española.

Martín Berinstein, Carlos, González Hidalgo, Elena (2012). El oasis de la Memoria. Memoria Histórica y Violaciones de Derechos en el Sáhara Occidental. Bilbao, Hegoa.

Ruíz Miguel, Carlos (2005). “Los Acuerdos de Madrid, inmorales, ilegales y políticamente suicidas”, La Ilustración liberal: revista española y americana, 26: 57-65.

Solana Moreno, Vivian (2023). “Halted narratives: The combative futurity of Sahrawi female militant’s public memory”, History and Anthropology, 34: 559-577.

Wilson, Alice (2016). Sovereignty in Exile. A Saharan Liberation Movement Governs. Philadelphia, University of Pennsylvania Press.

Webinaire – Discussion sur la liberté académique avec Abdel Hakim Al Husban, le 16 octobre 2025

16 octobre 2025 – Abdel Hakim Al Husban – Liberté académique dans les pays arabes

Nous aurons le plaisir d’accueillir Abdel Hakim Al Husban, professeur d’anthropologie à l’Université Yarmouk (Irbid, Jordanie) pour discuter des formes de coopération existantes, des obstacles à la pratique de la recherche et des entraves aux libertés académiques, et de ce que la coopération européenne, et la SEMOMM, pourraient faire pour contribuer à une amélioration de la situation.